L’ASRPM


L’association tient son origine de la volonté de Jean-Philippe Harlé, un Maillotin passionné d’histoire, de musique et de nature. C’est cette dernière qui l’a amené à créer le « Comité de l’Arbre », dans le but de protéger la richesse arborée de la commune. En 1996, pour la préservation de la chapelle sépulcrale alors en piteux état, (malgré son classement au titre des monuments historiques), il met en place la ASRCM (Association pour la Sauvegarde et la Restauration de la Chapelle de Mailly). Sous la présidence de Jean-Pascal Fourdrin, l’association devient L’ASRPM (le C. laisse la place au P. de Patrimoine). Un changement d’appellation qui relève d’une ambition plus forte, la valorisation de l’ensemble du patrimoine maillotin, intégrant ainsi l’église Saint-Pierre dont la façade est également classée. Les initiatives se multiplient : les visites que mènent tour à tour les bénévoles, au premier rang desquels émerge la figure charismatique de Jacques Lebettre, les participations annuelles aux Journées du Patrimoine et les efforts entrepris par Denise et Bernard Capron pour obtenir des institutions les moyens financiers indispensables à la préservation de ces deux bâtiments historiques.

Ma présidence se situe dans la parfaite continuité de toutes ces initiatives. Contribuer à redonner l’éclat des deux joyaux de Mailly-Maillet, être soucieux de leur préservation et faire connaître leur histoire, c’est entretenir l’identité de la commune, contribuer à son dynamisme et souder les habitants autour d’un patrimoine qui est le leur.

Bertrand Belvalette, Président de l’ASRPM

Il y a bien des moyens de mettre en valeur un patrimoine architectural remarquable comme celui de Mailly-Maillet, et L’ASRPM n’a jamais manqué d’imagination et de ressources pour provoquer l’admiration des publics du village et d’ailleurs. En organisant durant toute une saison des concerts à l’église Saint-Pierre et des expositions à la chapelle Madame, nous avons aujourd’hui pour ambition d’amplifier cette dynamique, en escomptant les résultats suivants : la mise en valeur de nos bâtiments historiques auprès de nouveaux publics, la dynamisation de l’association confrontée à un projet culturel impliquant des moyens humains importants et la revitalisation de Mailly-Maillet, village dont les habitants sont confrontés depuis plusieurs années au déclin de sa vie sociale.

C’est dans cet esprit que, grâce à l’appui de professionnels avec qui j’ai eu le bonheur de collaborer durant ma carrière dans le domaine culturel (voir page 18), j’ai proposé à L’ASRPM la création de ces « Maillotines », lesquelles ont très rapidement profité de l’appui total de la mairie de Mailly-Maillet. Nous espérons tous que cette initiative artistique originale saura vous séduire, et que nous vous compterons bientôt parmi nos plus fidèles habitués.

François-Charles Lebettre, Directeur des Maillotines


L’église Saint-Pierre


Église Saint-Pierre

L’église Saint-Pierre de Mailly-Maillet est l’une des créations les plus originales de l’architecture et de la sculpture picardes flamboyantes du début du XVIe siècle. Bien que malmenée par les guerres et les temps, modifiée du XVIIe au XXe siècle, elle demeure justement renommée pour son exceptionnelle façade à images, laquelle fut reconnue dès le XIXe siècle par son classement au titre des Monuments Historiques.

Cette dernière évoque, dans un foisonnement joyeux et hétéroclite, de larges scènes tirées de l’Ancien Testament au travers de l’histoire d’Adam et Ève évoluant au milieu d’un bestiaire tout à la fois exotique et fantastique. Cette tapisserie de pierre, tendue entre deux contreforts, surmonte une procession de saintes et de saints encadrant un Christ aux liens. Isabeau d’Ailly, veuve du Comte de Mailly et donatrice de cette remarquable page flamboyante, est figurée priant sous sa tente. Elle est présentée par sa sainte patronne Sainte Élisabeth de Hongrie.

L’intérieur, fortement remanié au cours des siècles, conserve encore dans un plan en croix grecque un bon mobilier des XVII et XVIIIe siècles. Le chœur fut rebâti au XVIIe siècle et les bas-côtés au XVIIIe.

Au revers de la façade, une nouvelle démonstration de l’inventivité des sculpteurs flamboyants picards se déploie sous la forme d’une représentation originale du cycle de la Passion : certainement unique au monde, celle-ci épouse, dans un mouvement circulaire, le grand œil-de-bœuf qui éclaire seul la nef du XVIe siècle depuis la perte des fenêtres hautes au XVIIe.

La dernière grande campagne de travaux intérieurs nous a légué à l’époque « Art déco » toutes les parties hautes, la vitrerie et les luminaires.


La chapelle Madame


Chapelle Madame

Placée sous le vocable de Saint François, la chapelle sépulcrale du marquis de Mailly se révèle un des sommets de l’architecture religieuse picarde du XVIIIe siècle.

Elle fut construite sur ordre du marquis Louis-Victor de Mailly (1723-1774) afin de servir de sépulture pour sa jeune épouse, Françoise-Antoinette Cadot de Sabeville, trop tôt disparue en 1752 à l’âge de 26 ans.

Cette destination explique le surnom de « chapelle Madame ». Jusqu’alors les Mailly étaient inhumés dans la chapelle du couvent des Cordeliers, sur le terrain duquel la chapelle Madame fut bâtie.

Érigée à l’extrémité d’une large allée boisée créée pour l’occasion et la reliant à l’avant-cour du château (l’actuelle place du village), la chapelle affecte à l’extérieur une forme d’octogone étiré, dont seulement trois faces sont situées sur le domaine public. Solidement bâtie de panneaux de briques encadrées de chaînage de pierres reposant sur un puissant soubassement de grès, la chapelle est couverte d’une ample coupole d’ardoise surmontée d’un lanternon. Un petit clocher rappelant les façades des maisons des places d’Arras surmonte le portail timbré des armes des Mailly et des France d’Hezecques (restitution du XIXe siècle par les frères Duthoit).

L’intérieur déconcerte le visiteur par la somptuosité de ses marbres, la blancheur de ses pierres, la hardiesse de sa coupole, l’originalité de son plan elliptique et la majesté du cénotaphe de la marquise. Ce dernier, défendu par une grille réalisée par le Vivarais, a été sculpté par l’amiénois Jean-Baptiste Dupuis en 1757. Un bouillonnant drapé, surmontant la cuve du tombeau, habille la marquise qui est agenouillée sur un prie-Dieu. Chapiteaux et agrafes des arcs complètent la très sobre décoration de ce magistral lieu de repos et de recueillement, dont le nom de l’architecte s’est malheureusement perdu…

Joseph Leleux, historien maillotin